Guess who's back ? (V2)


"C'est pas le casse du siècle, mais fidèle à son contexte c'est vendu sans promo"...
Dear HipHop, Cher HipHop, du pareil au même.

Ce blog fait office de lettre ouvert à une culture dont je suis amoureux. Si je reprend l'écriture sur ce support c'est pour vous présenter ma vision - la plus journalistique possible - d'un mouvement que certains veulent enterrer trop vite. Avant d'assister aux funérailles, essayez donc d'entrer dans mon monde.

Bienvenue à tous, HipHopement votre, Justin D. Freeman.


10/03/2010

jeudi 1 avril 2010

Vidéo : Brother Ali & Grieves - Nouveau Casino (14/03/2010)



Chose promise chose due : la vidéo du live et de l'interview de Brother Ali, Grieves et Budo est enfin en ligne ! Désolé pour le son (mauvais réglages pour cette première captation) et l'image (merci à l'encodage Dailymotion). Espérons simplement que vous y trouverez votre compte en terme de contenu ! Enjoy.


Brother Ali & Grieves live @ Nouveau Casino - Dear HipHop
envoyé par JustinDFreeman. - Clip, interview et concert.

Photos : Florie "Pao" Witz
Captations : Axel Carré
Interviews : Justin D. Freeman
Montage : Marion Knippen

Retrouvez aussi la galerie photo.

jeudi 18 mars 2010

Hocus Pocus - 16 pièces (2010)


Hocus Pocus - 16 pièces

01 - Beautiful Losers Feat. Alice Russel
02 - 25/06
03 - À Mi Chemin Feat. Akhenaton & Ben l'oncle Soul
04 - Putain De Mélodie
05 - Papa ?
06 - Pièce N°6 (Dj Atom)
07 - Signes Des Temps Feat. Stro & Mr J
08 - Équilibre Feat. Oxmo Puccino
09 - Marc Feat. Gwen Delabar
10 - Pièce N°10 (Dj Pfel)
11 - I Wanna Know Feat. Stro
12 - WO:OO
13 - Portrait Feat. Élodie Rama
14 - Pièce N° 14 (Dj Greem)
15 - Le Majeur Qui Me Démange
16 - 100 Grammes De Peur


Le "Rap Acoustique" est une véritable infamie. Non pas dans son essence - puisque cette dernière est tout à fait légitime - non, c'est dans son exécution à la Française que ce "sous-genre" donne bien souvent des nausées... D'un premier album tout simplement impeccable, Hocus Pocus est passé à un second projet soporifique trahissant un manque évident de "mordant". Autant dire que pour 16 pièces, le troisième opus du groupe Nantais ; la partie n'était pas gagnée d'avance...

...Et pourtant ça se tient presque ! Le talent de compositeur de 20syl est une nouvelle fois au rendez-vous, la fabuleuse odyssée musicale continue. Les patterns usés jusqu'à la corde trouvent un nouvel écho dans la MPC de l'homme à tout faire : il appuie aussi bien la puissance vocale d'une Alice Russel (Beautiful Losers) que les "bars" anecdotiques de rappeurs indépendants Américains passés dans une désuétude finalement bien méritée (I wanna know).

Si quelques morceaux présente un intérêt lyrical certain (À mi-chemin, Équilibre, Marc), on remarquera malheureusement que le rappeur du groupe n'est bon qu'accompagné. La majeure partie du temps 20syl apparait creux, aussi bien sur le fond que sur la forme. Il rappe dans les temps, il raconte des histoire, mais il ne sait plus nous emporter... et n'a finalement plus grand-chose à dire. La preuve (s'il le faut) vient entre autres du morceau 25/06, espèce de Faits divers 2.0...

Et si le grand public se délecte aujourd'hui (enfin !) de ces petits morceaux bien faits, mettons ce succès sur le dos d'une carrière rondement menée dès ses prémices plutôt que sur un album dont les charmes seront probablement éphémères. Quelques écoutes suffisent avant de zapper, le charme des notes bleutées fane malheureusement bien vite.

Alors oui, c'est bien fait, oui ça s'écoute tranquillement mais ça tourne terriblement en rond... Le puzzle de 16 pièces n'appartient plus au public Hip-Hop mais à la ménagère de moins de 50 ans. Attendons simplement que Sylvain se décide à retravailler avec d'autres rappeurs, pourquoi pas le temps d'albums complets.



Le Myspace : http://www.myspace.com/hocuspocushiphop
En écoute sur Spotify : Hocus Pocus - 16 pièces

mercredi 10 mars 2010

Grieves - The confessions of Mr. Modest (2010)


Grieves - The confessions of Mr. Modest

01. Grieves - A Song for Mr. Modest (2:33)
02. Grieves - Ghost Ship (2:58)
03. Grieves - Dirtnap Nightmares (3:29)
04. Grieves - Heat Stroke Feat. CunninLynguists (3:59)
05. Grieves - Out of My Mind (5:25)
06. Grieves - Smile for the Blade (3:27)
07. Grieves - I Ate Your Soul (Remix) Feat. P Smoov (3:58)
08. Grieves - War for the Crippled Feat. P.O.S. (4:04)
09. Grieves - Windchill (2:52)
10. Grieves - Purgatory Music (2:56)


Depuis la création du label Rhymesayers Entertainment en 1995, Slug et Ant (du groupe Atmosphere) n'ont eu de cesse de signer les plus grands MC de l'underground Américain. Après Jake One, Freeway et Evidence (excusez du peu !) le dernier artiste à avoir rejoint le label s'appelle Grieves. Après avoir réédité son précédent album (88 keys & Counting) sous le blason RSE, le jeune rappeur présente aujourd'hui un nouvel E.P. : The confessions of Mr. Modest.


Rhymesayers c'est avant tout un joyeux fourre-tout où se côtoient tauliers du mid-under (MF Doom, Atmosphere, Jake One), éternels espoirs en quête de succès commercial (Freeway, Evidence), et aventuriers progressistes (Soul Position composé de RJD2 et de Blueprint). Au milieu de ce casting excitant se glissent régulièrement ce qu'on pourrait appeler des "jeunes premiers". Après Brother Ali qui va de succès d'estime en succès d'estime depuis 2007, c'est au tour de Grieves de bénéficier de toutes les attentions de son label.

Sorti en ce début d'année 2010, The confessions of Mr. Modest est une véritable petite pépite. Des productions léchées accompagnent un flow lisible ; très "Slugien". Si peu de compositions s'écartent du sacro-saint duo clavier-samples, le rappeur sait parfaitement s'adapter passant d'intonations légères et plutôt chantantes (Out of my mind) à quelques phases plus acérées à l'instar de Smile for the blade.

Les quelques (très bonnes) collaborations du disque ne feront pas oublier les talent du principal acteur - et ce malgré une sélection judicieuse et pointue (CunninLynguists, P Smoov ainsi que P.O.S. sont présents).

En bref, cet E.P. est solide, efficace et très prometteur quant à un premier véritable album sur le label Minnésotain. Que les amateurs de bon rap se dépêchent : Grieves sera au Nouveau Casino ce dimanche 14 mars 2010 accompagné de BK-One et de Brother Ali. PAF : 10 euros.



Le Myspace : http://www.myspace.com/grieves

Download : Smile for the blade (MP3)

dimanche 29 mars 2009

Spotify : la nouvelle révolution de la musique gratuite ?



Oubliez Deezer, Fairtilizer, imeem et (presque) Last FM ! Le son gratuit et (plus que jamais) dématérialisé passera par le logiciel ! Le modèle 100 % gratuit -on le sait- fonctionne mal : vous voulez un exemple flagrant ? Le service des radios Last FM coûtera bientôt 3 € par mois ! Quel est l'intérêt du nouvel outil qu'est Spotify ? Il est gratuit sous réserve d'accepter de petits messages publicitaires. Pour ceux qui ne supporteraient pas les capsules commerciales de 10 secondes tout les 10 morceaux, il existe cependant deux formules payante : le daily pass à 99 cents et l'accès premium à 9,99 € par mois.

Au niveau de l'ergonomie, Spotify est un copie presque conforme d'iTunes : inutile de dire à quel point la navigation est simple et claire ! Le système du drag & drop fonctionne à merveille et le logiciel ne "consomme" pas plus de mémoire ram qu'un onglet de Firefox. Bonheur "ultime", le lecteur permet l'utilisation des touches additionnelles de nos clavier : play/pause et compagnie.

Autre point fort de Spotify, c'est le catalogue "relativement" étoffé. Concrètement tout ce qui est chez Universal, Sony, EMI ou Warner est couvert. Si l'on devait faire un reproche, tout ce qui s'approche d'un label indépendant passe à la trappe : pas de trace d'Orelsan (3ème bureau/Wagram), de Flynt (Label rouge prod), ni de Cunninlynguists (A piece of strange music) pour le moment.

Pour ce qui est des biographies d'artistes, elles proviennent directement de Allmusic et non de Wikipédia (comme c'est le cas sur Last FM par exemple). Le contenu est donc de qualité mais disponible uniquement en Anglais pour l'instant...

Enfin, puisque l'adage recommande de garder le meilleur pour la fin, il est temps de passer à la cerise sur le player : Spotify propose un scrobbling automatique de vos morceaux dans Last FM ! Il était temps que quelqu'un y pense ! En revanche il faudra alors se satisfaire des tags "approximatifs" (ou trop exhaustifs, au choix) qui nous sont proposés...

Le logiciel est encore en phase de bêta test, disponible uniquement sur "invitation". Le projet est en tout cas si séduisant qu'il se pourrait bien que Spotify devienne la référence en matière de musique gratuite sur la toile.

mardi 2 décembre 2008

Orelsan : la providence est provinciale !


Orelsan a 26 ans dont 14 d'âge mental. Il est Caennais et aime montrer que sa garde robe n'a rien à envier à celle d'un Parisien... Efficace et ambitieux, ce rappeur au visage arrogant pourrait bien devenir le rookie of the year 2009...

Ne le confondez pas avec la nouvelle scène alternative ! S'il fait partie de la génération internet, le discours du MC est autrement plus intéressant qu'il a su se forger une identité forte. Créateur d'un rap phallocrate et cynique, tantôt drôle tantôt touchant, il est presque comparable à Fuzati. Au détail près que lui sait poser ses mots... Le parolier possède un véritable flow, parfaitement drivé par les productions de Skread.

Avec des thèmes nouveaux emprunts d'un univers multimédia, Orelsan zigzague entre dessins-animés et films pornos. Jonglant comme personne avec ses références, il a les mots parfait pour faire sensation. Adulescent dans ses textes, Orelsan garde un ton faussement naïf et il le justifie bien : "Je rappe parce que j'aime bien être seul dans mon coin et réfléchir à toutes les conneries que je n'ai pas pu dire dans la vraie vie". Des conneries ? Pas tant que ça...

Après le raz-de-marée MySpace, on est en droit de se demander à quoi tient l'engouement autour d'Orelsan. Charismatique et simple, c'est un artiste qui se lâche. La force de ses punchlines ravira les puristes tandis que les jeunes de la France entière se reconnaitront dans ses paroles teintées d'un quotidien monotone : "Les vieux comprennent pas ce qui se passe dans la tête des jeunes, ils sont pas élevés par la télé par la playstation... Ils comprennent pas à quel point on est fêlés, ils connaissent pas internet, les boites, les grecs, les DVD..." .

En attendant la sortie de Perdu d'avance, son premier album prévu pour février prochain, il vous reste une ultime occasion d'aller voir Orelsan à la boule noire (Paris XVIII), le 17 décembre prochain.

lundi 20 octobre 2008

Doc Gynéco - Première consultation (1996)


Doc Gynéco - Première consultation

01. Doc Gynéco - Viens Voir le Docteur (5:22)
02. Doc Gynéco - Dans Ma Rue (4:01)
03. Doc Gynéco - Nirvana (5:38)
04. Doc Gynéco - Passement de Jambes (3:55)
05. Doc Gynéco - Né Ici (4:33)
06. Doc Gynéco - Vanessa (5:26)
07. Doc Gynéco - Classez-Moi Dans la Variet (4:17)
08. Doc Gynéco - Les Filles du Moove (4:14)
09. Doc Gynéco - Si Tu Crois Que Je Peze (3:40)
10. Doc Gynéco - No Se Vende la Calle (4:17)
11. Doc Gynéco - Celui Qui Vient Chez Toi (4:11)
12. Doc Gynéco - Est-Ce Que Ça le Fait ? Feat. Passi (4:32)
13. Doc Gynéco - Tel Père Tel Fils (Papa Was a Rollin' Stone) (4:14)
14. Doc Gynéco - Première Consultation (4:06)
15. Doc Gynéco - Ma Salope À Moi (4:12)


Le médecin le plus controversé du moment sera bientôt de retour sur le devant de la scène avec son huitième album. Douze ans après ses débuts c'est le moment ou jamais de revenir sur une pièce maitresse du Rap français : l'ultra classique Première consultation.

C'est l'histoire d'un player de Paris nord : Bruno Beausir. Baptisé Doc Gynéco par ses amis pour vanter ses qualités de séducteurs, il présente avec son premier album son personnage et son univers. Reconnu sans pour autant se montrer consensuel il fait partie de ces rares artistes qui ont su vulgariser la vulgarité : du jamais vu depuis Gainsbourg.

Homme affable avec les belles femmes, cynique, ironique mais profondément attachant, Doc Gynéco dépeint toujours son milieu avec beaucoup de justesse. Sans réfléchir en lieu et place de son auditeur il joue avec les codes aussi bien qu'avec les mots : "pour un passement de jambe, c'est une sacrée mise à l'amende" !

Metteur en scène, le rappeur arrive à présenter chaque morceau avec un point de vue différent. Seul point commun entre tous les morceaux ? L'absence de complexes : de Vanessa à Dans ma rue "à chacun ses vices, à chacun sa 8.6"... Dans l'âge d'or du Rap français, Doc Gynéco était déjà un bel ovni !

Solide et cohérente sa Première consultation transpire d'une sincérité rare : on sent l'homme épanoui. Toujours plus créatif en adjectifs caractérisant les femmes il n'en est pas moins conscient de son image. Finalement après une seule écoute on est assez d'accord avec lui : "arrêtez de lui prendre la tête, classez le dans la variet' "...


Le Myspace : http://www.myspace.com/docgyneco

mardi 30 septembre 2008

Vidéo : Kourtrajmé - Go fast connexion (2008)

Kourtrajmé, c'est généralement radical : on aime ou on déteste. Si le grand public connait le collectif, c'est d'abord pour Sheitan, Stress ou encore Trankillement... Présents depuis bien plus longtemps que ça, ils ont d'abord fait leurs armes sur de petits court-métrages (Les frères wanted, Easy pizza riderz...) ou alors dans les clips de groupes novateurs et alternatifs (TTC en particulier...), ils s'attaquent aujourd'hui à plus lourd, bien plus lourd.


Go fast connexion part comme un vulgaire reportage de chaîne privée... On sent le travail anglé, sérieux. L'impression est d'ailleurs appuyée par la présence de Charles Villeneuve dans le lancement. Très vite, la violence et les clichés apparaissent, laissant entrevoir une triste réalité : misère sociale, trafic de drogue, etc...

Il n'apparait pas évident au néophyte que Ladj Ly signe ici une fiction, et pour cause : le scénario est bien ficelé, l'utilisation de fausses caméras cachées est judicieuse... Le "documentaire" apporte plus de questions que de réponses sur la valeur du métier de journaliste. Quelle moralité tenir ? Peut-on -encore une fois- tout montrer ? La fin justifie-t-elle les moyens ?

La vidéo se termine de manière très Kourtrajmienne : malsaine et anxiogène, à la manière des médias traditionnels. Le principal "écueil" de Stress a cependant été évité : une scène finale explique que ce n'était qu'une fiction. Dommage, préférant éviter la trop grosse polémique le collectif fait perdre du "charme" au document.

Sans retomber à nouveau dans la philosophie de bas étage, le questionnement persiste : que nous offrent les médias ? Le français moyen dispose-t-il d'assez de discernement pour digérer ce type de document ? Est-ce au contraire la faute des rédaction qui font malheureusement dans le sensationnalisme ? Sous couvert d'une pseudo-indépendance nouvelle, que penser de tous les nouveaux supports d'information multimédias ?