Guess who's back ? (V2)


"C'est pas le casse du siècle, mais fidèle à son contexte c'est vendu sans promo"...
Dear HipHop, Cher HipHop, du pareil au même.

Ce blog fait office de lettre ouvert à une culture dont je suis amoureux. Si je reprend l'écriture sur ce support c'est pour vous présenter ma vision - la plus journalistique possible - d'un mouvement que certains veulent enterrer trop vite. Avant d'assister aux funérailles, essayez donc d'entrer dans mon monde.

Bienvenue à tous, HipHopement votre, Justin D. Freeman.


10/03/2010

lundi 14 juillet 2008

Hip Hop : Who killed it and when ? Joe Budden face au Rap Game 2


Le constat de Who Part 1 était déjà accablant, mais Joe Budden n'est pas du genre à se satisfaire de si peu... Il continue son name droppin' et - n'en déplaise à certains - c'est toujours aussi efficace.


Who Part 2



Le premier passage vraiment marquant de cette seconde partie concerne les fans. "Was it when Eminem made 'Stan'? // I swear some of these fans, // they put they whole life on the line // It's like they can't like more than one rapper at a time // Less about the product, more about the digits // It's a business, we got less fans and more critics.". Il les dit instables et surtout insatiables. Capables de tout faire en l'honneur d'une punchline, Joe les trouve d'une jalousie exclusive, incapables de soutenir plusieurs artistes. Ce n'est pas tout ! Pour lui, trop d'entre eux sont devenus des critiques, voulant à tout prix juger. Attaque envers les blogs? Pas forcement, puisque c'est tout de même sur le net qu'il a ses plus grosses bases de soutient...

Bienvenue dans l'ambivalence du personnage, quand il essaye de se détacher de son image, ses démons le poursuivent... �Était-ce une phrase vouée à faire parler sur le net ? Dénonce-t-il une vraie gène dans son épanouissement ? Était-ce une parole en l'air ? Le but n'est en tout cas pas de trouver une réponse, mais simplement de poser la question. Car c'est bel et bien sur une base interrogative que Buddens soigne son argumentation, enfin, sur la plus grosse partie du morceau...

Joe Budden assassine le Rap game et toute les polémiques avec une seule et simple ligne : "If rap was alive, we'd be trying to be the best rappers ever Not the best rapper alive.". Verdict sans appel, après ça on ne peut mettre en doute sa sincérité. Débordant de charisme, il embraye (et embrouille ! ) sur l'attitude "ghetto" : La street credibility ne tient la route que jusqu'à la porte du studio. Le rap c'est globalement de l'esbroufe et la violence ne peut être éternelle : "Do we think you're all just getting dumber? // We tried to make gettin' older getting younger. // Did we lose our hunger? Something's gotta give. //Did we outgrow ourselves ? Is hiphop for kids ? ".

De luttes d'égos en séparations, le Hip Hop perd son âme et Jump Off Joe décrit très justement le souci: "You know it's fucked up when DMC don't talk to Run no more. //To many egos, like we ain't one no more.". Le microcosme du Rap s'étend, mais la flamme s'éteint... L'esprit Hip Hop comme l'a en son temps décrit KRS One n'existe plus. Les fans sont encore pointés du doigt, vis à vis de leurs carences en références cette fois-ci. Si quelques férus sont incollables, combien se gargarisent des hits distribués jusqu'a l'indigestion. L'exemple de Cee Lo Green est ici parfait. "When MTV made a list of the hottest and ignored the nicest, //They changed the whole steelo. // I mean the averaged fan never heard of Goodie Mob or a Cee Lo, // But they heard of Gnarls Barkley !".

Le rappeur du New Jersey est lucide, et quand il parle de téléchargement, il expose une facette trop souvent avérée : "Then a lot of 'em go and blame LimeWire, // I don't think it's downloadin' dog, the line's tired. // Did the fans just get tired of the outcome? //One dope single and a bullshit album.". Le manque de qualité a poussé l'auditeur à devenir consommateur, puis pire, voleur. Qui irait acheter un disque ou seules deux ou trois pistes sont sujettes à écoute ?

Joe Budden rebalance une couche sur l'étalage latent des richesses : "If you got enough money you can buy a ghostwriter, // Then the Diamond District, with Jacob the Jeweler." . Des nègres comme on le dit en langue française, aux bling bling utilisé à tout va par les temps qui courent, tout tourne autour des billets verts : "We let the power of the dollar annihilate us, // Now the size of our chain gonna validate us.". Si même les rappeurs dit conscients sont rattrapés par le déballage, Buddens estime que rien ne peut plus être considéré à sa juste "valeur".

Le coup d'arrêt de cette deuxième partie fait figure de nouveau coup d'éclat : "It's too simple, they can't think we're really deep, // I just heard Chris Brown on the A Millie beat.". Les rappeurs ne peuvent pas être pris au sérieux représentés par de grands guignols vaguement RnB (et non pas R&B, la différence est à souligner)...

En bref, cette seconde partie est plus agressive encore que la première avec en ligne de mire, une grande partie de ce qui a fait le Hip Hop : l'esprit communautaire, le soutient mutuel et bien entendu le nerf de la guerre, l'argent. Si le King Of Da Jerz continue sur cette lancée, ce ne sera plus un raz de marée, mais bel et bien un cataclysme.

Télécharger Who Part 2 : ICI


Articles associés :

Who Part 1
Who Part 3


3 commentaires:

Drastic a dit…

oui, à tatôt pour de la lecture gouleyante :)
Rien qu'à te lire on kiffe le morceau (presque)

Anonyme a dit…

Joe Budden est de plus en plus en MARGE dans le "rap game", je dirais. Dans le sens où il a vraiment évolué, il a grandit et désormais son rap (et surtout ses lyrics) est vraiment "juste". Il y a rien à dire ce mec est pertinent, il utilise le mic pour s'exprimer sans aucune retenue. Cette sensation est encore plus palpable à l'écoute de Mood Muzik III où, de la même façon, il parle de sa propre personne.
Mais j'ai pas saisi où il veut en venir lorsqu'il parle de Crooked I, d'autant plus que je connais pas du tout le mc (que de nom quoi).
"...Now its fuck your bars, if the hook is fly // so we look at crooked i with a crooked eye // its dope ass rappers ain't seein no dough..."

Anonyme a dit…

@anonyme:
c'est simple:
Il dit que maintenant les gens s'en battent les couilles de tes couplets, de tes bars, du moment que ton refrain est fly, c'est ce qu ils retiennent
et donc les gens ecoutent crooked I avec une oeil suspect
car lui aussi s'en cogne de faire des hooks generalement, comme joe..